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Un tour du monde
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26 octobre 2008

L'art d'être un artiste

Chère famille, chers amis, chers collègues,

« Comme la vérité, l’art est aux côtés des opprimés » selon Malcom X. Hasard du calendrier, j’ai eu la chance d’être à Melbourne pour le festival international des arts. Flânant d’expos en expos, je me suis interrogé sur la définition de l’art. Pour moi, l’art est d’abord une mise en perspective aboutissant à un sentiment ou une interrogation. Douze années après mes cours de philo, je continue de penser qu’ils furent essentiels dans mon parcours intellectuel mais j’ai encore du mal à définir de simples concepts comme l’Art (avec une majuscule).
Une expo en particulier m’a interpellé. Celle de deux artistes nommés « Crooked rib and Aerosol Arabic ». Sur le papier, l’idée de permettre à un collectif de jeunes de s’exprimer sur « la condition de jeunes musulmans de Melbourne » m’est apparue comme audacieuse.
Pourtant, quand je suis arrivé dans l’allée, je n’ai vu que deux musulmanes voilées peignaient un graffiti sur un mur suintant la crasse. J’ai eu ce recul (arrogant ?) me disant est-ce cela l’art ? Deux musulmanes brandissant deux bombes de peinture bon marché pour démontrer qu’elles aussi peuvent être des rebelles. Pour moi, cela ressemble plus à un cliché luttant contre un autre cliché. Il semblait naturel de penser que des femmes voilées peuvent faire ce qu’elles veulent. Mais mine de rien, je me suis alors interrogé sur la définition de l’art. Mission accomplie ? L’art doit-il avoir une mission ? Je n’ai pas tardé à quitter les « ispicces de counnasses » trop silencieuses, pour rejoindre une autre expo. Plongé dans une salle obscure (j’aurais préféré un cinéma) , l’exercice consiste à observer un hologramme pendant vingt longues minutes. Non, non, rien d’autre ! Le guide du festival résume
l’œuvre ainsi « un exemple touchant de la force de la foi ». Tu m’étonnes, il faut sans doute avoir la foi pour voir la beauté là où se trouve un vulgaire halo de lumière numérique !
Plus prosaïquement, la ville de Melbourne est classiquement classe. Un plan traditionnel, en damier, avec de bons gros bâtiments au style victorien (colonial, en somme). J’ai aussi aperçu une divine lumière dans les cathédrales St Paul et St Patrick. De nombreux parcs donnent une vraie fraîcheur à la ville, principalement le parc botanique qui fait le bonheur des petites vieilles qui scandent les noms latins de roses contemporaines.
   n770292718_843128_4939Comme à Sydney, les plages bordent la cité. Celle de Brighton avec ses cabanes colorées est ma favorite parce qu’il est possible de trouver un petit coin de paradis silencieux à l’angle d’une foule tumultueuse mais distrayante. L’océan était gelé, ce qui ne m’a nullement empêché de me baigner dans une eau vraiment limpide.
Le clou de mon séjour ici restera sans doute l’expédition sur l’île Philippe, à deux heures de route de Melbourne. Sur des rivages herbeux, il est possible de croiser la nature australienne. Les wallabies d’abord que je pourrais regarder sauter pendant des heures. Ensuite les mouettes qui, pour une fois, étaient touchantes, surtout avec leurs petits, dans leurs habitables naturels, au cœur d’une réserve protégée. n770292718_843134_6529Last but not least, les plus petits pingouins du monde qu’il faut attendre longuement, lové dans un coin de plage. Au coucher du soleil, ces petits êtres hauts de trente centimètres sortent de l’océan et remontent péniblement la plage (avec cette marche typique) pour aboutir aux dunes protectrices. Le cri de ralliement est touchant et n’importe qui serait tenté de les guider en criant : « Par là, petiot ! ». Il faudrait bien évidemment dire quelques mots sur la reproduction des pingouins et sur l’imagination érotique (voire pornographique) de cette espèce. Seulement, mon crédit arrive à son terme et je vais devoir rendre cet ordi. Tiens une idée : diffuser un film sur la reproduction des pingouins dans une salle obscure. Le visiteur sera forcément amené à s’interroger et je serais catalogué comme artiste.
En attendant le vernissage, je vous souhaite d’atteindre « la paix et la prospérité » promises par la région de Victoria. Que l’art illumine vos vies. Amitiés.

Sébastien
PS 1 : bienvenue Alessio sur cette planète assez chouette !
PS 2 : Alain, une piqûre de rappel est encore possible.
PS 3 : J'attends de vos nouvelles !

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