Across the universe ou suivez les étoiles
Chère famille, chers amis, chers collègues,
Across the
universe est une des chansons des Beatles. John Lennon y décrit sa
communion avec les mots et leur pouvoir de diffusion, à travers
l’univers. Pour rendre hommage au chanteur, la très sérieuse NASA a
d’ailleurs diffusé la chanson en direction de l’étoile polaire, la plus
brillante de la constellation de la Petite Ourse, située à 431
années-lumière de la Terre, en février dernier. Plus je me rapproche du
Vieux continent plus j’écoute cette chanson et plus j’ai envie de vous
transmettre mes mots, mes pensées.
D’autre part, au sens littéral,
cette chanson peut être associée à mon ultime étape parce qu’en
traversant les États-Unis d’Amérique, j’ai eu le sentiment de traverser
l’univers. Non, je ne suis pas séduis par les sirènes de l’impérialisme
américain ! De San Francisco à Chicago, la variété des paysages est
immense et donne l’impression de traverser plusieurs pays, plusieurs
continents voire plusieurs planètes. En effet, comme en Australie
auparavant, quelques panoramas furent lunaires. Petitesse de l’être
humain.
Par ailleurs, à chaque étape de mon périple américain,
j’ai retrouvé un fort usage de l’étoile comme symbole. Évidemment, me
direz-vous, le drapeau national en est plein (tiens, d’ailleurs, mains
sur le buzzer, combien d’étoiles sur la « bannière étoilée »?) !
Pertinente remarque, chaque étoile représente un État américain et donc
une part de l’histoire du pays. A l’origine, le drapeau ne comptait que
treize étoiles. Lors de l’assassinat de Lincoln (14 avril 1865), le
drapeau compte vingt trois états en plus. Les villes reprennent souvent
cette symbolique. Ainsi, le drapeau de Chicago compte trois étoiles
entre deux bandes rouges. Chacune d’elles rappellent un événement
primordial pour la cité, comme le grand feu de 1871, un coup vache
(ohoh). Plus surprenant, le drapeau de Washington DC est la copie
conforme du sus-cité, sauf que les bandes précédent les étoiles.
Au
delà de la vexillologie, les « stars » sont omniprésentes dans le
paysage visuel américain. Bien sûr, sur Hollywood boulevard, les grands
noms crépitent sous les flashs des touristes éberlués. Le reste du
continent n’est pas en reste avec la proéminence de la presse people et
des publicités « starisées ». Comme souvent, le système est ambivalent
ici. Actuellement, une grande campagne publicitaire gorgée de stars
télévisuelles clame « I believe in zero » (comprenez, je crois au
zéro). Aucun rapport avec Coca, pour une fois, la campagne plaide pour
l’UNICEF, pour une disparition de la mortalité infantile. L’acteur,
photogénique, croit que la mortalité infantile peut atteindre zéro si
on se mobilise tous, en faisant un gros chèque, bien entendu. Charity
business qui (jeunes parents, passez au prochain paragraphe ou ayez un
sens de l’humour) oublie un peu vite que la planète est déjà
surpeuplée. En plus si aucun
ch’tit n’enfant ne meurt plus jamais
comment fera-t-on pleurer dans les chaumières au moment de Noël ? Que
ceux qui aiment le goût des larmes se rassurent, il restera toujours la
mort plus ou moins programmée de quelques clochards. Pour autant, je
considère que le must reste le bébé trouvé dans une poubelle, disons le
23 décembre. Je ferme cette parenthèse. Cette campagne publicitaire est
bonne parce qu’elle rassemble les gentilles stars.
Une étoile est
aussi le symbole des magasins « Macy’s » qui sont l’équivalent
américain de nos galeries Lafayette. Cher mais chic. Tout est gros aux
États-Unis, spécialement les cadeaux de Noël. Le budget moyen pour un
cadeau est de cinq cent dollars. Sous cette moyenne se cache des
milliers de liasses de billets verts menant de nombreuses familles aux
emprunts. Les gros sacs Macy’s se multiplient partout en cette période
de Noël qui, soulignons-le, apporte aussi son flot d’étoiles (du
berger) sur des sapins gigantesques. J’ai pu admiré le plus grand
d’entre eux dans la capitale, non pas devant la Maison Blanche mais
dans la gare (Union station), qui est une des plus belles gares du
monde. A l’image du reste de la ville, elle recèle de statues
d’inspiration grecque, des mosaïques dorées et de vitraux magistraux.
Dans
cette voie lactée des symboles, mon étoile est certainement celle de la
bibliothèque du Congrès. Une divinité éclaire l’entrée du bâtiment
(mais aussi le monde) et rappelle cette belle citation du président
Jefferson : « La démocratie ne peut s’exercer sans Savoir ». Peut-être
changerai-je d’avis en voguant vers Liberty island. Dernière étape,
dernier rêve (avant Noël) : New York, NY. Cette ville sera l’objet de
mon dernier courriel commun (sur ce blog tourdumonde08.canalblog.com
mais vous pourrez retrouver mes humeurs sur bingbangblog.canalblog.com
et mes chroniques de la Guyane sur sebchabenguyane.canalblog.com).
D’ici là, je vous souhaite un joyeux Noël, plein de bonheur, de magie et des étoiles plein les yeux.
Amitiés,
Sébastien
PS(tous) : pour ceux qui n’ont trouvé, le drapeau américain compte cinquante étoiles depuis le 4 juillet 1960, suite à l'intégration d'Hawaï le 21 août 1959 comme 50e État.
PS(tous) : je n'ai pas encore répondu à tous mes courriels, merci cependant et que cela ne vous empêche pas de me donner des nouvelles.
PS(amis): quels sont vos plans pour le jour de l'an ? Requête à l'américaine ! Mine de rien, je suis influencé ! Si je peux me joindre à un repas amical, arrosé au champagne et éventuellement avec de jolies femmes passionnées par les voyages et la géographie : je suis séduis !
PS(aux écrivains en herbe et Caroline) : across the universe correspond bien à mon ambivalence face à l’écriture (filez relire les paroles), depuis quelques semaines, je me consacre davantage à mon voyage mais je ne renonce PAS.
PS (Julie M.) : bon anniversaire !